DédicaceEvénementSalonSalon_du_Livre_2017

« Sonia, Boulimique de Livres » a interviewé Jacques VAZEILLE avant le Salon du Livre de Boen

Il était présent en dédicace les 13 et 14 mai 2017.

EXTRAIT

« Il n’existe pas un seul autisme, mais plusieurs, c’est bien ça ?

On parle volontiers aujourd’hui de spectre autistique. Il est vrai qu’il y a toutes sortes d’autistes. Joseph SCHOVANEK féru de culture et de perse ancien, parcourt le monde et fait des conférences passionnantes à peu près dans toutes les langues. Ses facultés intellectuelles sont impressionnantes. Il n’en est pas moins autiste, et je ne vois pas en quoi je pourrais lui venir en aide. Les niveaux de performance cognitive sont, chez les autistes, encore plus disparates que chez les non autistes. On peut même admettre qu’un déficit cognitif majeur ou un déficit sensoriel puisse entraîner, par une incompréhension massive du monde environnant et des interactions sociales, un syndrome de retrait d’allure autistique. Pour beaucoup d’autistes, le langage parlé est difficilement compréhensible, et certains ne l’utilisent pas du tout. Ce sont les autistes non verbaux. Il est évident que ce sont ces autistes-là, souvent très déficitaires, qui ont le plus besoin de notre aide, et c’est pour eux qu’ont été créés les établissements dont je m’occupe.

Pensez vous que le diagnostic et surtout la prise en charge de l’autisme en France est efficiente ?

Il est évident que les progrès dans la reconnaissance du trouble autistique sont considérables, de même que les progrès dans l’accompagnement des personnes autistes. Et ceci à l’intérieur de toutes les chapelles qui, à mon goût, passent bien trop de temps à se combattre les unes les autres alors que le chantier est immense.

Les préjugés dont souffrent les personnes autistes sont autant de murs qui cloisonnent nos certitudes. Dans votre livre, on se demande qui construit ces murs….C’est important à vos yeux que le regard de notre société change ?

La personne autiste, tout comme la personne non autiste a des chromosomes, des gènes, une famille, une préhistoire, une histoire, un environnement… Tout comme les autres, elle est le résultat de cette complexité. Et bien fou serait celui qui voudrait changer sa nature. La seule chose vraiment importante est, selon moi, de considérer toutes les potentialités qui sont là, dans cette bizarre façon d’être au monde.

Je vais prendre une image. J’habite dans un petit village et chaque matin, je vais acheter mon pain en vélo. Un autiste à ma place n’aurait pas d’autre moyen de se déplacer qu’un semi-remorque de 35 tonnes. Aller chercher son pain avec un semi-remorque de 35 tonnes, c’est possible. Pas facile, mais possible. Il est vrai aussi que si les rues de mon village étaient conçues pour la circulation des gros camions, et que si tout le monde avait son 35 tonnes pour faire ses courses, j’aurais les pires difficultés avec mon petit vélo. »

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